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Description
Cet article s’interroge sur la prise en compte de la soutenabilité écologique par les ingénieurs dans les systèmes à ingéniérer grâce aux outils conceptuels et méthodologiques de l’architecture des systèmes et de l’ingénierie des systèmes. En matière de sûreté de fonctionnement, la durabilité concerne l’aptitude d’un système technique à fonctionner tel que requis, dans des conditions données d’utilisation et de maintenance, jusqu’à sa fin de vie utile. En ce qui concerne le développement économique et social, depuis 1980, l’expression en anglais « sustainable developement » a été traduite par « développement durable » et non par « développement soutenable ». Or, l’Union européenne (UE) souhaite à l’horizon 2050 « une économie moderne, efficace dans l’utilisation des ressources et compétitive, garantissant à horizon 2050 : la neutralité carbone, une croissance économique dissociée de l’utilisation des ressources et que personne ne soit laissé de côté ». Ainsi, au-delà d’un développement exprimé comme un état qui dure et qui plus est dans une vision intergénérationnelle, il est davantage attendu, aujourd’hui, un développement économique et social avec une utilisation soutenable des ressources (notamment énergétiques, minérales, biologiques et l’eau) ainsi qu’une décarbonation des activités humaines de production et de consommation. C’est le sens de la feuille de route de l’Union européenne avec le Pacte Vert et de la stratégie nationale bas carbone de la France (SNBC) pour atteindre, pour la France, la neutralité carbone à l’horizon 2050 et réduire l’empreinte carbone de la consommation des Français. L’architecture des systèmes et l’ingénierie des systèmes sont directement concernées par les enjeux de celle nouvelle économie.
Pour l’AFNOR, les normes volontaires, lancées à l’initiative d’acteurs de marché, offre un cadre de référence pour fournir des lignes directrices, des prescriptions techniques ou qualitatives pour des produits, services ou pratiques au service de l’intérêt général. Ainsi, il est possible de trouver des normes qui tiennent compte de principes d’architecture et d’ingénierie des systèmes. L’article, après un état de l’art de ce nouveau système réglementaire européen et de la SNBC, étudie des normes de différents secteurs dans leur prise en compte de la complexité, des impacts positifs et négatifs, des risques et opportunités ainsi que de la soutenabilité écologique toujours malheureusement exprimée dans la traduction de l’ensemble des textes par « « durabilité » ou « facteurs de durabilité ». L’enjeu pour les auteurs étant de se placer du point de vue d’ingénieurs-managers qui souhaitent répondre aux enjeux de ces nouvelles réglementations grâce aux différents dispositifs normatifs étudiés et notamment dans leur prise en compte de la « double importance relative » où « double matérialité ». Ce nouveau concept d’importance relative est envisagée de deux points de vue : celui des risques et des opportunités pour l’entreprise (matérialité financière) et celui des incidences des activités de l’entreprise sur son environnement économique, social et naturel (matérialité d’impact) ainsi globalement, sur la manière dont les questions de durabilité influencent l’entreprise et celles dont elle dépend.